dimanche 7 avril 2013

William Ryan Fritch ‎– The Waiting Room (Lost Tribe Sound ‎– LTS-013) 2013


"I was thinking of Highland as just a remarkable place for a story about a community that was struggling day to day to get by," he says. "I was just surprised by the richness and the depth of the characters that she described."


L'album est une bande originale. Elle vient accompagner le documentaire (et premier long métrage) de Peter Nicks qui s'immerge dans les services d'urgences du Highland Hospital d'Oakland. William Ryan Fritch quant à lui, n'est autre que Vieo Abiungo, auteur de l'excellentissime Thunder May Have Ruined The Moment accouché l'an passé via Lost Tribe Sound, structure (implantée aux USA) à laquelle il semble solidement attaché sous cet alter ego. C'est donc sous son vrai nom cette fois-ci qu'il se dévoile, laissant de côté son double fictif comme pour imprégner plus encore l'histoire et le quotidien qu'il a tenté de mettre en musique, et afin d'apporter d'autant plus de véracité à ses 12 travaux peut-être. Je n'ai pas eu la chance de pouvoir visionner le reportage, le contrat n'est rempli qu'à moitié donc...

En outre, à la place d'OST, nous opterons plus volontiers pour album. Oui, tout bêtement. Donc pour contourner le problème, mieux vaut appréhender ce The Waiting Room comme ce qu'il est vraiment, un album. Une excellente pièce de surcroît, si l'on veut débuter par la conclusion. Le ciment qui vient consolider davantage la façade de Lost Tribe Sound qui selon moi a de belles années devant lui, qui impressionne et émeut plus encore à chaque nouveau rejeton. D'ailleurs, le Our sound is our wound de Graveyard Tapes n'a fait que renforcer l'intérêt déjà grandissant que je porte à cette maison de disque qui mériterait de gagner en visibilité.

Toujours aussi variée, maîtrisée, la musique du multi-instrumentiste s'empare toujours avec autant d'aisance aux synapses. Une aptitude hors norme à plonger l'auditeur dans un univers onirique voire plus mélancolique d'un simple claquement de doigts, et ceci même dès les premiers instants d'écoute. Quels que soient les moyens techniques utilisés au sein des morceaux, on retrouvera ce penchant assumé pour l'expérimentation, mêlant violoncelles, guitares et j'en passe. Loin d'être ardue, escarpée, la production se laisse dompter sans sauvagerie aucune. Il serait même évident d'opter pour un constat contraire. L'oeuvre reste d'une grande accessibilité, faisant inéluctablement écho au travail de Vieo Abiungo.

Finalement, nous retrouvons toujours cette force émotionnelle caractéristique des essais du bonhomme. C'est à partir de là qu'il est possible de créer un lien avec le dessein même de Peter Ricks, puisque ne l'oublions pas, l'album illustre un documentaire. Cette musique là est faite pour illustrer l'image animée. Il sera difficile d'être à 100% objectif concernant la qualité du long métrage, mais il  reste évident que le succès d'un film repose également sur la bande originale qui l'accompagne.

Entièrement instrumental, The Waiting Room est une réussite. Jonglant entre titres rythmés et plus "ambient"', les pépites se succèdent sans ménagement. Un parcours sans fautes de 43 minutes sur lequel tout un panel de sentiments sont déployés, toujours saisissants d'authenticité. Chacun des morceaux conte une histoire différente, un moment ou une péripétie spécifique, saisis entre deux doses de caféine une nuit de garde, alors que les aiguilles de la pendule semblent tourner au ralenti. Coda, ou encore The cost, the value of health... Non en réalité il est impossible de choisir des titres en particulier. Non honnêtement, c'est peine perdue. Tous ont gagné le droit à quelques lignes d'éloges, mais ce papier pourrait rapidement gagner en lourdeur. Terminons sur quelques intuitions: The Waiting Room n'aura aucun mal à s'offrir d'excellents retours, voire même à se hisser dans les tops de 2013.

Beau, beau, beau.

Have Faith!


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