jeudi 7 février 2013

Aynth - Daena yn hsytoria (Self-Released) 2013


" I thought about this many times but I made a final decision. Aynth is dead but I will not leave without over an hour of Aynth sounds. This is "Daena Yn Hsytoria", including all tracks from the planned album, two remix versions by MindDivided and Broken Fabiola and two bonus tracks. I hope that you will like it, it`s free anyway! Thanks for the support anyone!!! "



Nous n'en saurons pas plus, mais voilà, c'est chose faite. Je crois que c'est l'une des première fois à laquelle j'assiste au suicide d'un projet, du moins un projet qui aura malheureusement si peu vécu. Nous ne savons que peu de choses à propos du personnage, seulement qu'il est semble-t-il originaire d'Irlande, et que son alter ego est né " le 1er janvier 1000, se base sur un univers fantastique nommé Anthropoda". Une oeuvre conceptuelle, éphémère et troublante, habitée d'une violence neurasthénique. En guise de cadeau d'adieu, Aynth nous offre son premier et dernier album, après quelques EPs sortis l'an dernier. Difficile d'oublier sa précédente sortie, Maeát, brutale au possible, suintante de sonorités indus et noisy. C'est sur ces caractéristiques bien précises qu'Aynth a construit son travail. C'est aussi via cet EP que j'avais découvert le bonhomme, à "l'époque". 

J'avais senti en lui un grand potentiel, dans la mesure où son travail pouvait évoluer et bâtir alors un véritable roman, chaque nouvelles sorties édifiant un nouveau chapitre à son histoire rétro-futuriste où les fées clochettes se défoncent à l'anti-dépresseur, sur toile d'apocalypse frénétique. Nous n'en saurons donc pas plus sur ses motivations à vouloir rompre avec ce monde fascinant. Il ne nous quittera toutefois pas les mains vides, nous offrant en libre téléchargement (comme à son habitude) un album, constitué de 11 titres dont 2 remixes. A mi-chemin entre Lucidstatic et Autechre (Chiastic Slide), Daena yn hsytoria pue la ferraille rouillée et l'humidité à plein nez. La mélancolie enveloppante est soutenue de main ferme par des saturations dégueulasses émiettées d'autant plus par des kicks nourris au fast food à la Klaus Kinski (Scape Destructive Putrescent). Au vue des références qui nous viennent à l'esprit, difficile de mettre en avant le caractère original de la musique de Aynth (hormis l'univers qu'il a crée autour, et le fait que le côté indus soit sacrément poussé), mais plutôt l'efficacité qui en émane. Il ne réinvente rien, mais le fait très bien, comme beaucoup le diront. 

Nous retiendrons donc le lent creshendo du titre introductif Maeva qui installe avec justesse son lit de clous oxydés. Difficile de passer à côté de son successeur Trivad Traeyun, chorégraphie aux nerfs à vif qui rappelle donc directement cet artwork aux accents organiques, sorte de gros plan d'une opération à coeur ouvert. Impossible également de ne pas frémir face aux mastodontes Saynt ou Nau Ymmaru V2, projections de machineries en activité où jaillissement de vapeurs, grincements de mécanisme usés et fracas de turbines forment un château de carte pour le moins opérant. Les remixes sont à la hauteur du travail déjà accompli, revisitant un titre daté de mars dernier, Saipentia, inclu dans le premier EP Essentianephe. Peut-être plus cybernétiques dans l'âme, le photomontage est pourtant bien réussi, en particulier le remix de Broken Fabiola feat. digital rape, tout aussi bon que l'original, voire meilleur.

Triste nouvelle donc d'apprendre que le personnage jette l'éponge. Peut-être (surement?) le retrouverons nous via un prochain alias. Son univers profondément torturé en séduira plus d'un, moi le premier.

Have Faith! (Free Download)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire