jeudi 10 janvier 2013

Synthetic Violence - Our Heaven (Abstrakt Reflections - AR_026) 2012




L'expérience que propose Our Heaven est celle que chacun d'entre nous peut connaître, qu'aucun de nous ne souhaite oublier, un rêve totalement halluciné, un idéal empli de passion d'un réalisme transcendant. Dans The day when I first saw you, ce rêve éveillé est avant tout une rencontre, une émulsion douce et raffinée, on ressent une étrange légèreté, un flottement, tout n'est que paix et c'est pourtant une réflexion profonde et intense qui prend progressivement le pas sous le courroux d'un beat enjoué. Toute cette agitation synaptique ne fait cependant pas écho sur l'harmonie dominante qui a le dernier mot.

Cette cure si voluptueuse, douce en apparence est la cause de séquelles cognitives alors imperceptibles que les sons raffinés de Rare neurological condition et You alone will have the stars as no one else has them viennent introduire. Une métamorphose s'amorce alors avec le premier, c'est en fait une invitation masquée aux émois oniriques. Celle ci se dévoile, plus stridente que prévu, bosselée de glitches sur une rythmique déterminée, piste emplie de sonorités percutantes contrastant avec l'arrivée massive de son successeur qui lui, façonne le rêve, l'environnement et lui confère un visage, un caractère, une expression unique qu'aucune autre identité ne saurait arborer.

Our Heaven, titre éponyme, est la finalité de ces efforts. L'univers est en place, tout n'est que plaisir, liberté, plus rien n'est impossible. Non vous rêvez bien, mais vous êtes éveillés, chaque son veut résonner plus loin et toujours aussi fort. C'est un voyage au cœur de l'inconscient où tout, jusqu'au fracas imperceptible des masses gazeuses enivrantes, semble vouloir suivre une certaine vision de la perfection. I am drowning in your eyes, c'est cet instant, magique, envoûtant où elle apparaît. Une entité spectrale, qui n'a rien de désagréable. Elle vous observe, cherche votre regard, elle esquisse un sourire laissant comprendre toute la bienveillance qu'elle a à votre égard. Plus rien ne compte, seuls des battements et souffles constants viennent embellir l'infinie tendresse de ce moment.

C'est en recherchant un contact plus physique que survient cette agitation soudaine. Pain as a source of pleasure, ce mouvement cérébral, vient balayer la quiétude environnante, cette apparition si pure s'en va en lambeaux, laissant place à un beat violent, certainement le plus terrible. Une douleur féroce se fait sentir, il faut s'en nourrir. Puis fuir, là où la nature se réfugie dans ce qu'elle a de plus beau à nous offrir, ce que développent Dreams of whales, Escape from the sun ou encore Clouds are like ocean of milk à travers différents éléments et agglomérats substantiels, toujours dans une sérénité exemplaire. 05min02 pour agir, ce rêve ne peut finir. Il doit continuer, aborder l'éternité, thématique onirique finale largement déblayée, propulsée sur un rythme déchaîné via On the edge of ethernity (for Mark), une conclusion en apothéose.

Le portrait doux et non moins virulent d'un paradis que chacun conçoit à sa manière, tantôt dépeuplé sitôt repeuplé. Une ode à l'amour que chacun porte en soi, qu'il confine dans un bouquet d'émotions et d'émerveillements. Our Heaven vante avec brio les mérites de l'expérience onirique que peut représenter une vie, jusque dans ses derniers instants, aux frontières de l'infini. Percutant, époustouflant.

- Trebmal -


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