dimanche 13 janvier 2013

Saåad - Orbs & Channels (Hands In The Dark - HITD014) 2013



Après avoir tenté de digérer cette année 2012 riche en découvertes et en surprises, il est temps de passer un cap. L'année 2013 s'annonce tout aussi intense, ce Orbs & Channels en est d'ores et déjà un bel exemple. Vous remarquerez donc qu'une nouvelle fois, la musique "atmosphérique" est mise en avant, c'est un choix pleinement assumé. Je n'aime pas dire ce genre de choses, car ça ne fait pas 15 ans que j'en écoute, mais l'IDM peine à se renouveler, ou peut-être qu'elle ne me fait plus vibrer comme avant, à quelques exceptions près bien entendu. Le top 2012 vous apportera les réponses quant aux noms auxquels je pense. Nous gardons tout de même foi en ce style, 2013 sera sûrement un nouveau départ. Parenthèse refermée, revenons à nos moutons. Un brin de chauvinisme pour cette fois, avec le retour en force du duo toulousain Saåad (Romain Barbot, Greg Buffier) qui fin janvier prochain nous régalera d'un nouvel album. À vrai dire, leur premier album en duo, purement personnel donc, Confluences et Sustained Layers étant soit une commande soit une collaboration.

10 nouveaux morceaux, s'étalant approximativement entre 2 et 6 minutes. Drone monolithique et ondulation de cordes. Pièce impressionnante, d'une intensité inouïe, entre architecture en acier trempé et structure rocheuse érodée par les éléments. Orbs & Channels, une oeuvre aérienne qui nous aspire vers des degrés stratosphériques. L'immersion se veut radicale, pleine et inconsciente. Une forme d'hypnose qui prend vie dès les premiers instants de Hieronimus et ses drones épais comme des portes blindés. Tout aussi imposante que majestueuse, cette pièce là culmine alors sur une ambiance des plus monacale. La taloche était déjà à prévoir. Les deux acolytes savent réellement y faire, tiennent en haleine du début à la fin en dépis du caractère impénétrable de leur production. Comme mentionné plus haut, ce bloc de granit est bel et bien poreux, creusé de part en part à l'aide de tout un panel d'effets bien sentis.

À l'image du douloureux Forever Late, l'album réussit avec précision à créer un juste milieu entre nappes opaques et émotion à l'état brut, tout autant au sein même des morceaux que via leur enchaînement, qu'il aurait été difficile de mieux penser d'ailleurs. Que dire alors de Hangover #8, puisque jamais auparavant une gueule de bois ne vous aura paru aussi agréable. Du grand art. Au moment même où j'écris ces lignes, un morceau me reste en tête, même après une vingtaine d'écoute. Celui qui viendra parfaire cet objet déjà si admirable. Celui qui clôture un album de la plus belle des manières, cette "drogue douce" dont on ne peut plus se passer. N'ayons pas peur des mots, Soft Drug est l'un des plus beau morceau qu'il m'ait été donné d'écouter. Fallait quand même avoir des burnes pour oser le placer à la fin d'un voyage déjà excellent. Le coup de poker qui calme tout le monde et qui impose le respect.

Chaque morceaux mérite quelques lignes, tant ils sont uniques et captivants. Impossible d'oublier la magnificence d'Au delà, la force inébranlable de ses soubassements (tout comme Potsdamer Platz, Lure Of Conquests), le charisme sans faille de cette guitare obnubilante qui oscille, reste fidèle à elle même, humble. Il m'aura fallu pas mal de temps pour écrire sur cet album, que j'ai tenté de comprendre petit à petit. Chaque nouvelle écoute n'a fait que renforcer mon enthousiasme à son sujet. Un disque qui fluctue entre terreur abrasive et beauté ensorcelante, ou terreur ensorcelante et beauté abrasive, à vous de voir.

Have Faith!

(Édition limitée, très limitée, foncez vous procurer la cassette ici!)


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